Construction d'un bâtiment scolaire pour le second cycle
Le monastère des bénédictins de Koubri, fondé en 1963 à Ouagadougou au Burkina Faso, a permis au Lycée Privé Catholique sainte Scholastique de voir le jour. Il a ouvert ses portes en 2021. La première promotion est sur le point d'achever son premier cycle. Il est urgent qu'un bâtiment pour le second cycle soit construit, afin que les élèves puissent continuer à se former. Une salle informatique et une bibliothèque doivent être intégrés à cette future construction!
L'Abbaye saint Benoît de Koubri, monastère des bénédictins, a été fondée en 1963 dans l’archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso), par 7 moines français dont le premier Père Abbé fut le père Aimé Teissier. Reconnue par l’administration du pays comme une Association à but non lucratif, la communauté compte aujourd’hui 21 frères africains, originaires du Mali, du Tchad et du Burkina Faso.
Outre l’accueil des hôtes pour un ressourcement spirituel, elle a entrepris, depuis sa création avec l’aide de plusieurs partenaires, des actions de développement dans le département de Koubri et d’ailleurs.
En effet, la Communauté a aussi initié et réalisé plusieurs infrastructures socio-économiques dont les principales sont :
l’entretien d’une unité d’élevage de vaches laitières et d’une laiterie et la formation en élevage. De 1995 à 2023 plus de 470 stagiaires de différentes nationalités (Burkina, Côte d’Ivoire, Togo, Mali, Bénin, Canada, France et Italie) ont bénéficié d’une formation pratique en élevage à la ferme de Koubri.
la construction d’une centaine de barrages et retenues d’eau à Koubri et dans plusieurs autres localités du pays ;
l’aménagement et la mise à disposition des populations riveraines de nombreuses parcelles pour le maraîchage et la riziculture ;
le désenclavement de la région par des aménagements et la construction de plusieurs kilomètres de pistes rurales en terre ;
la préservation et la gestion de 200 hectares de forêt naturelle du domaine de leur domaine. C’est pourquoi cette année 2023 à l’occasion de la célébration de la 63e anniversaire de l’Indépendance, le Monastère a été élevé au grade de Chevalier de l’Ordre du Mérite du Développement Rural;
- la construction et l’équipement de plusieurs écoles primaires et un dispensaire au bénéfice de la population.
Aujourd'hui, l'association Servir Ensemble souhaite soutenir ce projet de construction d'un nouveau bâtiment, adjacent aux bâtiments existants, soit le bâtiment administratif et le bâtiment de 4 classes pour le premier cycle et de la cuisine pour la cantine des élèves.
L'école dans les milieux ruraux
Sur le plan éducatif, la question de l’éducation est diversement abordée par des auteurs.
Joseph Ki-Zerbo (1990) dans ses recherches constate que les enfants ruraux manifestent un retard significatif dans la scolarisation. Il souligne que l’éducation est placée au cœur du développement. Pour lui, l’ouverture d’accès à l’éducation à un plus grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes ; la réduction des disparités et les exclusions de fait constatés au niveau des populations rurales et suburbaines de la petite enfance, des femmes, des enfants en situation difficile sont autant de domaines nécessaires à la mobilisation des énergies pour l’accès de l’éducation dans les zones rurales.
La FAO indique aussi que l'école en milieu rural a pour vocation de promouvoir, guider et développer les compétences intellectuelles, morales et techniques des enfants des campagnes. Elle doit les préparer à affronter, comprendre et résoudre des problèmes spécifiques, qui s'opposent à l'amélioration de leur niveau de vie, à la fois dans le monde où ils sont nés et lorsqu'ils migrent vers les villes. Dans cette même optique Jean François Kobiane démontre que plus l’école est éloignée moins grande est la probabilité de mettre les enfants aux études. Alain Mingat et al. (2010) abondant dans le même sens précisent que les chances de scolarisation des enfants dépendent de l’emplacement de l’école, mais également de la décision des parents prise au regard des bénéfices et des coûts inhérents à la scolarisation.
L'école Sainte Scholastique à Koubri
C’est au regard de ce constat que nous portons notre regard sur koubri l’une des communes rurales de la province du Kadiogo chef-lieu Ouagadougou dont l’accès des enfants à l’éducation reste un combat pour la population de Koubri et pour toutes les bonnes volontés soucieuses du bien- être des populations rurales.
Koubri a été créée par la Loi 055/AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso qui a érigé le département d’alors en commune rurale.
Au plan géographique, la commune rurale de Koubri est située dans la région du Centre et au Sud de la province du Kadiogo. Son chef-lieu Koubri se trouve à environ 25 km au Sud de Ouagadougou sur l’axe Ouagadougou – Pô – frontière du Ghana (route nationale n°5) et 35 km au nord-ouest de la capitale, Ouagadougou dans la province du Kadiogo. La commune rurale de Koubri est limitée au Nord-Ouest par les communes de Saaba et de Ouagadougou, au Nord-Est par la commune Nagréongo, à l’Est par la commune de Mogtédo, au Sud par les communes de Gaongo, Kombissiri, Doulougou et Saponé, à l’Ouest par la commune de Komsilga. La commune couvre une superficie de 505 Km2 et compte 25 villages administratifs.
La population de la commune est estimée à 43’928 habitants composés de 21’645 d’hommes et 22’283 femmes selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2006. L’agriculture, l’élevage et le commerce sont les principales activités de la commune de Koubri.
S’agissant du volet éducatif, la commune compte 30 écoles primaires composées de 28 écoles publiques et 2 écoles privées. Ces écoles sont réparties au sein d’une seule circonscription d’éducation de base. Les établissements post-primaires sont au nombre de 15. Dont 2 publics et 13 privés ont le lycée Sainte Scholastique. Cependant le taux de scolarisation reste faible. Il est de 28% pour les hommes et de 21,2% pour les femmes selon le RGPH de 2019. Ce faible taux de scolarisation et d’éducation fait perdurer la pauvreté de génération en génération car les parents qui manquent d’éducation peuvent avoir du mal à soutenir l’éducation de leurs enfants. Ce qui peut limiter les opportunités économiques à l’âge adulte. A cela s’ajoute l’incapacité dans les prises de décision, de réflexion et du sens de l’organisation dans la vie, les mariages et grossesse précoces, la promiscuité, le vagabondage, l’ennui, l’alcoolisme etc…
Éducation et système scolaire
Le système éducatif au Burkina Faso est principalement composé d'institutions publiques et privées chargées de développer l'éducation sur tout le territoire. L'éducation est obligatoire de 6 à 16 ans et est largement laïque et publique. Depuis l'indépendance, bien que le système éducatif ait progressé avec une certaine stabilité, il a également souffert de lenteurs et de sous-investissements notables.
En 1986, le président Sankara a souligné l'importance de la conscience dans l'éducation. Depuis 2000, l'enseignement est réglementé par la loi d'orientation de l'éducation, qui stipule l'utilisation du français et des langues nationales dans l'enseignement et les évaluations. En 2009, un décret a été ajouté pour mieux structurer le système éducatif, y compris les formes d'éducation non formelle.
En 2017, des grèves enseignantes ont eu lieu en raison du non-respect des revendications par le gouvernement, suscitant des inquiétudes quant à une année blanche. Malgré des progrès, l'accès à l'enseignement secondaire et supérieur reste un défi majeur, avec seulement 10% des diplômés du primaire accédant au secondaire en 2013. Les investissements de l'État n'ont pas encore comblé l'écart, en partie en raison du taux de natalité élevé.
Le secteur de l'éducation suscite un intérêt croissant de la part de multinationales, notamment à travers des programmes visant à combler les lacunes en matière d'infrastructures et de ressources éducatives. Cependant, cela soulève des questions sur l'influence potentielle de ces entreprises sur le contenu des programmes éducatifs publics.
Concernant l'enseignement supérieur, le Burkina Faso compte trois universités qui font partie du réseau de l'Agence universitaire de la Francophonie, ce qui offre des opportunités d'échanges et d'équivalences avec d'autres institutions prestigieuses à l'échelle internationale.
Malgré des progrès réalisés au cours des dernières décennies, le système éducatif du Burkina Faso est confronté à de sérieux dysfonctionnements qui entravent l'accès universel à l'éducation à travers le pays :
- Manque d'infrastructures éducatives publiques, en particulier dans les zones rurales.
- Sous-rémunération des enseignants dans le secteur public.
- Formation incomplète dans certains domaines pour les enseignants.
- Coût élevé de l'éducation supérieure, tant pour l'État que pour les étudiants et leurs familles.
- Insécurité physique dans certaines régions, compromettant les conditions d'enseignement et entraînant parfois des déplacements de populations.
- Facteurs comme le temps de trajet pour se rendre à l'école et le travail des enfants contribuent à la baisse du temps d'apprentissage effectif.
- Conflit entre l'éducation traditionnelle et l'éducation moderne.
- Inadaptation de l'enseignement aux besoins et aux rythmes des différentes communautés, notamment en milieu rural.
Ces problèmes conduisent souvent les enfants à manquer l'école pour répondre aux exigences de leurs familles ou de leurs communautés, ce qui compromet leur éducation et leur rend difficile l'acquisition de compétences pertinentes à leur vie quotidienne.